Acrylique et fil de coton sur toile160 x 200cmmars 2014

Avoir la tête sur les épaules

Cette peinture oppose un corps d’enfant de dos à un visage frontal d’adulte, l’insouciance de la robe en dentelle au sérieux du visage, l’esprit du corps, la pensée de l’acte. Le tout est pourtant relié par un l n mais tangible, réel. Le format plus grand que nature fait que l’enfant nous dépasse. La dissociation entre le corps de l’ enfant et la tête ottant comme un ballon se veut violente et intriguante. Mais est-ce la sienne ? Est-ce une seule et même personne ? L’expression «avoir la tête sur les épaules» signi e être lucide, cette image est symbole d’équilibre. Est-ce ici l’équilibre qui est rompu ou bien la dissociation entre ce qui est et ce qui semble être ? Charles Pennequin parle de l’indivisibilité de soi, que l’on ai une vie caché et une vie présente. Et tout est mélangé.

Cette peinture m’a permis de mettre en exergue mon intérêt pour le lien entre le psychique et le physique. Utilisant ce travail comme un point de départ, j’ai poursuivi mes recherches dans ce sens.

Je ne suis pas si proche de moi de Charles Pennequin m’intéresse de pour sa vision sur la composition de chacun. Nous sommes complexes car toutes les facettes de notre constitution psychologiques sont indivisibles. D’autre part, la forme poétique performative qu’il adopte est une expérience de lecture, il faut vivre le poème pour le comprendre. Il adopte un ton saccadé, omettant les majuscules, utilisant des formules de phrases et un vocabulaire oral. Charles Pennequin semble réagir à quelque chose et être submergé par ses émotions.

Dans l’introduction de Petite anatomie de l’image, Hans Bellmer met en évidence les connections « psycho-physiologiques ». Prenant une rage de dent pour exemple, il souligne que sous la douleur, la personne concerné serre les mains. Ce ré exe est une expression de la douleur déplacée, peut-être dans une tentative d’amoindrir l’attention sur la douleur réelle.

Pour élaborer mes dessins, qui ont servi de recherche à ma peinture être barbouillé, je me suis intéressée au fait que notre point de vue sur une personne ne cesse d’évoluer. Mon interlocuteur autant que moi-même sommes dans une mouvance constante. C’est dans la volonté d’exprimer la multiplicité de nos têtes intérieures, le fait d’avoir «une vie cachée et une vie présente et tout est mélangé », que j’ai dessiné les éléments du visage et du corps dans le désordre, avec des points de vues divers dans une même représentation.

J’ai créé une évolution statique.

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